JOHNNY WINTER… C’est drôle, rien que de savoir qu’il va passer en concert, je pars en flashback. Une trentaine d’années plus tôt, je venais juste d’arriver en vacances dans le sud et une affiche d’un guitariste blond avec une cape noire a attiré mon regard. J’étais en pleine période ZZ TOP, DEEP PURPLE, MOLLY HATCHETT et je me jetais sur tout ce qui jouait de la musique qui faisait bouger les cheveux. Comme il n’y avait ni internet ni même d’ordinateur (et oui, çà a existé et ce n’était pourtant pas la préhistoire !), j’ai décidé de faire le mur et de passer par la pinède direction les Arènes pour voir le concert de mes yeux !
Bon, démerdage pour rentrer dans les Arènes et là, grosse baffe : du blues-rock à la sauce hard des familles exécuté par un putain de guitariste albinos. Un touché incroyable, un feeling grave.
Bref, un de ces concerts qui vous marquent à tout jamais au fer rouge du rock. … Et qui fait que, pas mal d’années après, je continue à aller traquer les groupes même dans les salles les plus obscures.Donc, quand j’ai vu que JOHNNY WINTER, mon JOHNNY WINTER devait passer à deux minutes de chez moi, j’étais vraiment content, même si je sais que maintenant il est âgé et qu’il fait du blues.
Je décide donc d’y aller. J’ai juste oublié plusieurs éléments importants : le blues est très apprécié maintenant (c’est très mode), et en plus le lendemain est un jour férié.. Et donc devinez ? Et oui, le concert est complet ! Je suis content pour JOHNNY mais dans la galère.. Mais bon, avec l’aide d’un pote et grâce à un vrai coup de bol, je réussis à rentrer.
Dès son arrivée sur scène, JOHNNY WINTER va directement s’asseoir sur une chaise, et là, je comprends que rien ne sera pareil.
Il est tout maigre, tout fragile et je suis obligé de fermer les yeux pour pouvoir l’écouter. JOHNNY nous déroule son répertoire blues avec quelques classiques rock 60. Il est très bien épaulé par des musiciens qui assurent vraiment ; une rythmique solide et un bassiste qui joue même de la basse comme un contre-bassiste ! Bref, un ensemble bien rodé pour permette à JOHNNY WINTER de jouer dans de bonnes conditions pendant 1h30 dans une salle blindée à craquer.
Pas facile de juger un concert comme çà, car plein d’émotions..(un pote m’a même rappelé que trop d’émotion tue l’émotion !). Mais bon, n’est-ce pas là la nature même du blues ?
Alors oui, JOHNNY n’a plus le même touché, ni même la même voix, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y met tout son coeur et toute son âme. De même que ces guerriers d’autrefois qui voulaient mourir les armes à la main, les bluesmen jouent tant qu’ils respirent, car ils n’ont rien d’autre de toute façon.
Alors est-ce qu’il faut encore aller le voir sur scène malgré tout ? Putain ! la réponse est oui !! Et même mille fois oui, car bien qu’il ait jouer jusqu’à l’épuisement, JOHNNY WINTER va encore prendre la peine de signer des autographes et de se faire prendre en photo. Et avec le sourire, en plus !
Une vraie leçon de vie pour ces groupes qui se la jouent rock-star alors qu’ils ne remplissent même pas un Petit Transbo et qui se permettent de ne donner que le minimum et encore si tu payes !
Bref, encore une fois, le concert de JOHNNY WINTER restera un concert à part pour moi.
Thank, Mister WINTER.
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